Droits des femmes : histoire du féminisme et émancipation
De l'égalité homme-femme
HISTOIRE DU FÉMINISME
Féminisme
Etymologie : Formé à partir du latin femina (« femme »).
Définition : Le féminisme est un courant de la pensée militante en faveur de l'égalité de droit et de traitement entre les sexes contre toutes les formes de discrimination désavantageant les femmes. En français, le mot est apparu en 1872.
La conquête des droits
Née en Occident, la revendication féministe, apparue au XVIIIe siècle avec la philosophie des Lumières, se manifeste durant la Révolution française : Olympe de Gouges rédige une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Mal reçues – Olympe de Gouges est guillotinée en 1793 –, ces propositions sont écartées du code civil de 1802 qui pose que « la femme doit obéissance à son mari »
La requête réapparaît dans le courant du XIXe siècle, portée par le socialisme naissant. Des militantes comme Flora Tristan réclament pour les femmes l'accès aux même études et aux mêmes carrières que les hommes et, surtout après l'introduction du suffrage universel, des droits civiques dont celui de voter.
En France, des avancées sont obtenues sous le Second Empire. Duruy, ministre de l'Instruction publique de Napoléon III, jette les bases d'un enseignement des filles et, en 1867, avec l'appui de l'impératrice Eugénie, une femme accède pour la première fois au doctorat en médecine. En Grande-Bretagne, la fin du XIXe siècle voit le mouvement des « suffragettes » multiplier les manifestations pour obtenir le droit de vote, sans résultat. En revanche, la nouvelle-Zélande (1893), l'Australie (1902) et la Norvège (1913) l'accordent avant 1914.
La Première Guerre mondiale constitue un tournant. La mobilisation militaire des hommes oblige à faire un appel massif à une main-d'œuvre féminine, et les mouvements féministes exigent après-guerre une compensation. En Allemagne, aux États-Unis, aux Pays-Bas, les femmes vont pouvoir voter dès 1919, en Grande-Bretagne à partir de 1928. En France, la gauche anticlérical s'y refuse, craignant de réintroduire avec le vote féminin l'influence de l'Église. Il faudra attendre 1944 et l'octroi de ce droit par le gouvernement provisoire du général de Gaulle. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les femmes ont ainsi obtenu dans le monde occidentale ce que revendiquaient les féministes du XIXe siècle, l'égalité en droits.
Des hommes dans une tranchée, pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918)
Des femmes à l'usine, pendant la Grande Guerre
La quête d'une véritable égalité
Une seconde vague du féminisme se développe alors, dont le point de départ est la publication, en 1949, du livre Le Deuxième Sexe par la philosophe française Simone de Beauvoir. Celle-ci, analysa ce qui établit la féminité, insite sur la construction sociale et culturelle de la différence entre sexes et sur le poids millénaire d'une domination masculine. La véritable égalité est, selon elle, encore à conquérir...
Le premier objectif sera la maîtrise de la fécondité et le contrôle des naissances. Assez facilement obtenus dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Suisse, Allemagne fédérale), ils rencontrent en France de fortes résistances. La contraception n'y est légalisée qu'en 1967 et l'interruption volontaire de grossesse (IVG) n'est reconnue qu'en 1975. Dans le courant des années 1960, des mouvements plus radicaux ont émergé, tels le Women's Lib américain ou le Mouvement de libération des femmes (MLF) français. Ces derniers font valoir qu'au delà des avancées juridiques, il faut s'attaquer au système patriarcal lui-même, qui a imposé une image dévalorisée de la femme et crée les conditions de son oppression.
Parallèlement, une action se poursuit en vue de dénoncer et de combattre les disparités qui perdurent : faible présence des femmes dans les instances de décision politiques et économiques, persistance, malgré les législations, de différence de rémunération. Alors que le rôle politique des femmes s'accroît – de plus en plus de femmes sont ministres et même, comme naguère en Angleterre ou en Inde et aujourd'hui en Allemagne, chef de gouvernement –, des lois sont néanmoins votées pour imposer la parité en politique ou l'égalité professionnelle en terme de salaire
Reste à les faire passer dans les moeurs. Le combat des féministes se situe plus aujourd'hui dans la rue, aboutissant, en France par exemple, aux lois de 2000, 2007, 2008 qui organisent l'égalité d'accès aux fonctions électives et la parité hommes / femmes. Cependant, des mouvements radicaux adeptes d'actions spectaculaires n'ont pas disparu, à l'instar de ce Femen d'origine Ukrainienne dont les militants manifestent poitrine nue.
Un combat à élargir
Athéna ou Pallas Athéna, déesse de la mythologie grecque. Déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans, des artistes et des maîtres d'école.
La revendication féministe paraît aujourd'hui se heurter à deux obstacles.
Le premier tient en la spécificité féminine qu'est la maternité, qui interfère pour des raisons naturelles avec la complète insertion des femmes dans la vie active. Il faut que celle-ci soit prise en compte non seulement par la législation, mais aussi par l'organisation du travail et de la vie publique afin que les femmes ne s'en trouvent pas pénalisées relativement aux hommes. Le second est d'ordre culturel. L'émancipation féminine que porte le féminisme est un fait majoritairement occidental et elle peine à progresser dans d'autres aires culturelles où, sur la base de croyances religieuses ou de tradition immémoriales, la femme est considérée comme inférieure et soumise à l'homme. Même dans l'Union européenne, ces préjugés persistent et imposent leurs contraintes, en particulier au sein de populations dont les normes culturelles sont étrangères à celles de l'Europe. Des mouvements féministes se sont créés en ce sens, comme par exemple en France Ni putes, ni soumises, qui vient en aide aux femmes et jeunes filles des banlieues.
L'éducation est appelée à jouer un grand rôle dans ce domaine, complétant en ce sens le combat des féministes pour plus d'égalité.
Voir aussi : Alexandra Stitch Albu / UFC - MMA
Voir aussi : Alexandra Stitch Albu / MMA-KEGI training camp in Phuket
Une mer océane
Petite réflexion poétique sur les conditionnements sociaux
Il est indéniable que certaines images nous touchent particulièrement, profondément. Alors, parfois lentement, alors, parfois subrepticement, nous nous sentons fragilisés, fragilisés mais, soudainement, empli d'un bien-être qui se répand en nous et bientôt nous submerge... Une abstraction. Des réminiscences. Un flot de souvenirs.
Et c'est une chose étrange, bien étrange, que ce flot quasi ininterrompu de souvenirs, tantôt conscients, tantôt subconscients, qui nous assaille et nous place implacablement sous l'empire de nos émotions, de nos désirs, de nos failles...
Une image. Quelle image ? Celle d'une femme... Séduisante. Sublime. Une femme en robe longue. Moulante ? Non ! Oui ! En partie seulement... Suffisamment pour laisser entrevoir la forme... de son ventre arrondi : symbole de la vie. Il est légèrement arrondi. Vient-elle de donner la vie ? Va-t-elle donner la vie ? Suffisamment pour laisser entrevoir la forme de ses hanches, elles sont parfaites ; la forme de sa chute de rein, elle est inestimable ; la forme de sa poitrine, elle est... Est-elle intéressée par les choses de l'esprit ? Oui. C'est ma réponse ! Je rejette toute autre hypothèse ; gardez vos conjectures ; j'ai dit. Et des défauts ? En a-t-elle ? Peut être, certainement ; oui ! je les ai aperçu : elle est donc réellement parfaite. Que fait-elle ? Elle lave du linge. De la toile. De la flanelle. De la soie. Je me perds, je suis troublé, je suis idiot ; c'est elle, elle me subjugue. Je suis jaloux, car je l'imagine libérée, capable d'entreprendre tant de choses. Libérée d'un ordre imaginaire, et non naturel, celui du joug patriarcal : différenciation, infériorisation, inégalité ; une construction sociale. Et moi, suis-je suffisamment libéré de ce venin ? Je doute ! Ciel, le plus vaste des océans ne pourrait contenir l'émotion qui me submerge. Inlassablement... Elle est merveilleuse.
Qui est-elle ? N'importe ! Qu'importe ! C'est une femme merveilleuse, divine. À la fois merveilleuse et divine parce qu'à travers elle, c'est toute la puissance de la femme, toute la puissance des femmes qui se matérialise peu à peu à mon entendement. La puissance des femmes seulement ? Non ! : la puissance de l'humanité tout entière.
Pauvre mâle fragile, le voilà en déshérence depuis qu'il a quitté, bien malgré lui, le ventre de sa protectrice et nourricière. Parce que vulnérable, il bascule dans la facilité en se montrant violent et dominateur : il veut légiférer pour asseoir sa puissance, encadrer culturellement et religieusement l'éducation des filles à l'aune de certaines normes spécifiques, et ce, à la seule fin d'influencer sournoisement leur perception du monde et leur choix. Un libre arbitre, oui ! mais exclusivement sous l'empire d'un conditionnement social, et celui-ci favorise toujours ou fréquemment le sexe masculin, la domination du mâles sur la femelle, la puissance des hommes...
Pauvre mâle réduit à chercher encore et encore à dominer une puissance qui lui échappe irrémédiablement ; une puissance qui n'appartient qu'aux femelles. Pauvre mâle réduit à chercher à dominer les femmes pour ce qu'elles représentent, une “Déesse mère” , une sorte de “déesse primordiale”, dont chaque femme, donnant ou ne donnant point la vie, est la digne représentation. La femelle est une singularité transcendantale à nulle autre pareille dont seule l'émancipation peut produire une puissance de nature à rejaillir favorablement sur la Cité, et ce, en favorisant la libération des esprits et le doute, ô combien nécessaires au développement économique, à la stabilité, et à la paix.
Libérons les Cités de leurs entraves : il faut éduquer, éduquer, toujours éduquer; et puisque tout passe et trépasse, encore et encore éduquer. Eduquons-les dans la tolérance et la modération. Éduquons les filles et les garçons à la lumière des même normes. Et surtout ne craignons point d'y perdre, la vraie courtoisie se forge dans l'admiration et le respect ; et pour le reste, la Nature reconnaît toujours les siens...
(Une mère océane, de Vlasios Maximus)
Documents
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne / Olympe de Gouges (septembre 1791)
[Préambule]
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne / Olympe de Gouges (septembre 1791)
[Extrait]
Sexisme
Un article de l'hebdomadaire « La famille », en mars 1896
Quelques dates importantes


Personnalités féminines et féministes
Olympe de Gouges (1748-1793), femme de lettres et femme politique française. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme français.
Flora Tristan (1803-1844) ; femme de lettres, militante socialiste et féministe française.
L'impératrice Eugénie, Eugénie de Montijo (1826-1920) ; marquise et comtesse, épouse de Napoléon III (empereur des Français), impératrice des Français de 1853 à 1870.
Marie Curie (1867-1934) ; physicienne de nationalité polonaise et française, elle est la première femme à avoir reçu le prix Nobel.
Prix Nobel de chimie (1854)
Prix Nobel de la paix (1862)
Simone de beauvoir (1908-1986) ; philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.
Simone Veil (1927-2017) ; femme d'État française : ministre et ministre d'État, présidente du Parlement européen. Elle siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007, avant d'être élue à l'Académie française en 2008.
Malala Yousafzai (1997) ; militante pakistanaise des droits des femmes.
Hadja Idrissa Bah ; présidente du Parlement guinéen des enfants et militante des droits des femmes. Cette jeune activiste (de 18 ans) se bat contre les discriminations, les mutilations génitales, le harcèlement sexuel, les mariages précoces et l'inaction des autorités guinéennes.
Voir aussi : Guinée : le combat de Hadja Idrissa Bah pour les droits des femmes
Audrey Hepburn (1929-1993) ; actrice et femme engagée de nationalité britannique
ONU / UNICEF
Breakfast at Tiffany's - Moon River (Audrey Hepburn)
En photo de couverture de cet article, la sublime Audrey Hepburn, actrice et femme engagée ; en pied de page, la toujours sublime Audrey Hepburn.
Article / sources : Photo de couverture : Audrey Hepburn ; Le féminisme : La culture générale, éd. Hâtier |Un combat à élargir- photo/illustration : (La déesse Pallas Athéna) Tsuyoshi Nagano ; Photo : Dans une tranchée, pendant la Première Guerre mondiale ©Radio France ; Philosophie |Une mer océane : Vlasios Maximus, auteur | photo : Bernard Plossu, Françoise ; Montage : Vlasios Maximus.
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